Certes, l’impact du changement climatique est universel. Nul ne serait épargné, pas même la faune et la flore. Et celui qui n’en est pas encore conscient serait laissé de côté et n’arrivera jamais à se donner les moyens de sa sécurité. C’est de bonne guerre.
Qu’en est-il de la situation de la femme, l’être social le plus vulnérable ? Que dire de celle vivant en milieu rural, où lui manquent tous les moyens de lutte dont le financement climat. Car, l’argent, dit-on, est le nerf de la guerre. A peine six ans, l’association «Tunisian Youth Impact (TYI)», conjointement avec l’ONG ougandaise «Akina Mama wa Africa», a eu, déjà, à défendre l’accès de la femme rurale aux mécanismes et programmes de financement, faisant entendre sa voix et communiquant largement sur son droit à se protéger contre les menaces bien réelles d’un climat hors du commun.
Un plaidoyer est déjà lancé
Et depuis deux ans, TYI travaille d’arrache-pied, dans le cadre du projet «Fe. Na. Klima, genre et financement climatique en Tunisie». Ceci s’inscrit dans la perspective d’une nouvelle approche de prévention transversale équitablement profitable à la femme rurale. Ainsi, fournir des fonds susceptibles de lui assurer toutes les conditions nécessaires à l’adaptation et à la résilience face à ce changement climatique était, et l’est encore, l’objet et la finalité de tout plan d’action. TYI en a fait, ce alors, son cheval de bataille.
Récemment une rencontre de presse a eu lieu, à Tunis, au cours de laquelle un policy paper focalisé sur «genre et finance climat» a été présenté aux médias et partenaires participants. Soit, un manuel de bonnes pratiques étayé par des recommandations, bien ficelées, et qui sont liées aux différents volets dudit projet soutenu par une campagne de plaidoyer lancée il y a presque deux mois, et dont les outputs ont, finalement, débouché sur l’élaboration et la rédaction d’un policy paper. Ce dernier recommande, pour le traduire dans les faits, il faudrait redoubler d’effort et qu’il interpeller les preneurs de décision sur l’intérêt qu’il y a à intégrer, sans tarder, l’approche genre dans les programmes de financement climatique.
Jeunes dynamiques en action
Cette question est si cruciale qu’elle s’invite au débat. Un atelier de travail s‘est déroulé, mercredi dernier, sur la femme rurale et le climat. Ceci étant, l’accent a été mis sur les défis et les problématiques auxquels la femme rurale fait face. La difficulté d’accès au financement demeure la bête noire, voire un de ses soucis majeurs. Lors du même atelier, il a été convenu de passer en revue les grandes lignes de ce policy paper et les objectifs y liés. «D’ailleurs, on a lancé, depuis deux mois ou presque, une campagne de plaidoyer à l’échelle locale, et fait participer des focus groups à la proposition des solutions aux problématiques rencontrées dans les régions. D’autant plus que des jeunes ont été formés sur le renforcement de leur capacité en matière de genre, de sensibilisation et de changement climatique..», indique Mme Hassiba Belghith, cheffe du projet «Fe. Na. Klima, genre et financement climatique en Tunisie», à l’ouverture de l’évènement.
Et d’ajouter que ces jeunes n’ont cessé de tâter le pouls et sonder le terrain rural, afin de cerner les problèmes et obstacles entravant l’accessibilité de la femme aux sources de financement climatique. «Suite à des visites et de collecte d’informations, l’on s’est rendu compte qu’il n’existe pas assez de données et statistiques sur l’accès de la femme rurale à l’eau, à la terre et aux postes d’emploi. Ce sont autant de lacunes qu’on a pointées du doigt», révèle Mme Belghith, mettant en avant les outputs formulés suite à une campagne de plaidoyer pour la bonne cause féminine.
Que la femme soit plus autonome
A quoi s’en tient le policy paper que l’on a adressé aux décideurs et partenaires actifs, l’interpellant à l’intégration du concept genre dans les stratégies de lutte anti-changement climatique, ainsi que les programmes de financement y liés. Ceci étant, dans la mesure de rendre la femme beaucoup plus résiliente et autonome dans son environnement immédiat. A noter que ce policy paper souligne «l’importance d’intégrer la dimension genre dans le financement climatique, car les femmes, en particulier dans les zones rurales et oasiennes, sont plus sensibles aux impacts du changement climatique en raison de leur accès limité aux ressources et à l’information».
Pour ce faire, des recommandations semblent aussi de mise, dans le but de favoriser à la femme rurale des opportunités d’intégration socioéconomiques. Il s’agit, lit-on dans le policy paper, de la collecte de données ventilées par genre pour mieux identifier les besoins des femmes, leur participation accrue à la prise de décisions liées au climat, l’investissement dans des projets verts et le renforcement de leurs capacités en matière de finance climat.